« Bon, et sinon, à force de parler de BD, tu n’as pas envie d’en écrire? »
– Simon Rochepeau, Quai des Bulles 2013
Eté 2013. Dans une interview, Vincent Brugeas, scénariste de la série Block 109, déclare que son éditeur est à la recherche de one-shots réalisés par de nouveaux auteurs, pour développer l’univers Block 109. Je tombe sur cette info, qui vient me titiller. Des scénarios, j’en écris régulièrement en tant que Maître de Jeu en Jeu de Rôle. Alors pourquoi pas oser sauter le pas?
Eté 2000. Dans un magazine Comic Box, je vois passer une petite annonce. Un dessinateur amateur de sa région cherche un scénariste pour se lancer dans la BD. Je réponds, des contacts se font. Deux albums seront entièrement scénarisés et découpés. Alors même que le projet n’était absolument pas présenté aux éditeurs… Du grand n’importe quoi, mais le dessinateur tenait à tomber toutes les planches. Comme il fournissait le pitch de départ et que je n’y connaissais rien, je me suis laissé convaincre.
Ça a donné Vikings, un monde futuriste dans lequel débarquaient une bande de Vikings venus du passé, et prêts à envahir l’espace. Les premiers retours éditeurs furent catastrophique, mettant en pause toute velléité d’écriture scénaristique chez moi…
Quai Des Bulles 2013, j’ai bien réfléchi. Puisque je les connais un peu, je me décide à solliciter directement Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, les co-auteurs de Block 109, pour leur proposer un sujet de one-shot. L’idée est bien accueillie par les artistes qui m’accompagnent donc dans le développement de ce pitch. Une dessinatrice est trouvée, des dessins se font… Mais la série connaissant des difficultés, jamais le Block 109 Gaijin ne dépassera le stade du dossier. Mais je ne lâche pas, j’ai pris goût à l’écriture, je vais donc continuer à travailler.
Accompagné par un scénariste professionnel qui va suivre mes premiers écrits, je me lance donc dans la scénarisation.
Je travaille d’abord sur une grande fresque inspirée par la vie de mon grand-père. Un dessinateur est sollicité, il lit l’histoire, est intéressé, découpe une première planche… Mais n’ira jamais plus loin. Et comme les premiers retours sur le scénario ne sont pas enthousiastes, La vie par les deux bouts va peu à peu s’enfoncer dans un tiroir.
Quand je développe une histoire sur deux périodes temporelles et que je la découpe… manuellement…Mais ce n’est pas grave, car une autre histoire, elle, prend forme et trouve aussi son dessinateur. London Venus, l’histoire d’une artiste anglais très particulière… Mais Mathieu Bertrand, le dessinateur, n’est pas disponible, il a un album à finir. J’assume, je veux bosser avec lui, alors je vais l’attendre. Et nous en reparlerons plus loin.
Dans le même temps, deux histoires « jeunesse » vont s’écrire, une à une.
La petite fille qui voulait vivre sur la lune, d’abord. Scénario maudit qui bloquera deux dessinatrices incapables de mettre en image l’héroïne de l’histoire. Jamais deux sans trois, un dossier se monte finalement avec une dessinatrice belge. Rares seront les retours argumentés et le projet ne trouve pas preneur. Mais là aussi nous allons en reparler plus tard…
Les pierres de mer, ensuite. Ecrit pour mon fils, pendant des vacances en Finistère. Cette histoire trouve aussi sa dessinatrice, Elise Catros, venue de l’illustration jeunesse. Là encore, le dossier est monté mais ne trouve pas preneur. Sans retours cette fois, ce qui est frustrant.
Puis une nouvelle histoire se monte, avec Stéphane Mercier au dessin, un polar médiéval fantastique ayant pour cadre la cité malouine, Les crocs de Saint-Malo. Mais là encore, pas de retours…
Mais je ne m’arrête jamais, il faut toujours avoir une histoire en cours.
Novembre 2018, Stéphane Pelayo commence le dossier d’une nouvelle histoire, Des liens en des chemins, histoire croisant Taiyou Matsumoto, Akira Kurosawa et Michel Plessix… Après de premiers retours éditeurs, des modifications de notre part, personne ne prendra.
Et ensuite ? J’ai remis La petite fille qui voulait vivre sur la lune en écriture. J’ai trouvé ce qui posait problème, j’ai pris quelques recommandations d’écriture et donc j’espère bien redonner sa chance à ce projet avec un nouvel artiste aux commandes du dessin.
Et nous y voilà. Février 2022, London Vénus voit le jour. Le livre est très bien reçu par la critique et absolument pas de par mes activités. C’est notre attaché de presse, Guillaume Kapp, qui a su nous obtenir cette visibilité. Mais pour vous en dire plus, il y a une page pour cela…
Soyons honnête. Ma carrière de journaliste et mon activité principale de Chef de projet en communication digitale ne m’ont pas permis de développer mon activité de scénariste comme je l’aurai voulu.
Disons simplement que ça frétille du côté des Crocs de Saint-Malo. Et que j’espère pouvoir en dire plus prochainement…