2020 année de la BD. Un événement qui avait fait couler beaucoup d’encre chez les auteurs avant même qu’il ne soit lancé.
2020, mon année de la BD, aurait dû être une année de développement professionnel. Avec la COVID, cet envol a pris du plomb dans l’aile. Pourtant tout n’est pas à jeter pour moi. Faisons le point sur une année… intense.
Les opportunités perdues en matière de rencontres Bande Dessinée
Commençons par les pertes.
Ce sont au moins sept rencontres ou animations qui ont été annulées pour moi.
Juste avant le confinement, le Cultura de Langueux m’avait demandé d’animer une rencontre avec Jean-Luc Istin : logiquement annulée.
En mars, j’aurai dû présenter deux rencontres à Livre Paris : une consacrée entre autre à l’album La Bombe, sorti chez Glénat et une autour de Dawid, auteur de BD jeunesse. Deux occasions de montrer mes compétences sur une scène extrêmement visible, qui n’auront pas eu lieu. A noter l’extrême élégance des organisateurs qui m’ont tout de même payé pour les interventions que je devais réaliser.
Au printemps, c’est une formation que je devais donner aux bibliothécaires du Finistère sur les comic-books qui a été annulée. Repoussée en fait, puisqu’elle se tiendra si tout va bien en 2021.
En septembre, c’est le salon BD de Bédée, Pré-en-Bulles, qui a été annulé et pour ce qui me concerne, cela m’a fait perdre deux rencontres d’auteurs à présenter.
En Octobre, l’annulation de la Comic Con Paris n’a pas permis la remise du prix Comics de la Critique ACBD que nous aurions sinon renouvelé autour d’une conférence liée au vainqueur. Dommage.
Enfin, en novembre, c’est une rencontre avec Fabcaro, à l’invitation de la médiathèque de Chartres-de-Bretagne qui a été elle repoussée… à novembre 2021.
A noter, pour ce qui me concerne, la fin du site autonome 9eme Art, pour lequel je contribuais. Mais si je suis honnête, cet arrêt s’est fait alors même que je prévoyais de le quitter pour m’engager différemment ailleurs. Mais nous allons en reparler plus bas.
Le plus rageant, dans tout ça, c’est la perte d’une certaine dynamique. La visibilité, ça ne fait pas manger, mais ça fait rentrer des commandes, dans notre secteur. Et il y a des réseaux qui sont à refaire. Je souffre forcément moins qu’une personne dont c’est le gagne-pain à 100%, mais ce n’est pas pour autant très plaisant.
Que retenir de bon de cette année 2020 de la BD ?
Exercice pas simple en réalité. Parce que le monde de la Bande Dessinée, en tant que journaliste et animateur, c’est un monde de rencontres. Concept annihilé par cette année COVID.
BDstagram : les chroniques BD sur Instagram
Mais il est une évolution majeure pour moi cette année, c’est Instagram.
J’ai enfin réussi à me faire une place sur ce réseau social. Pour rappel, mon compte y est exclusivement consacré à des chroniques BD. Mais jusqu’à janvier 2020, il ne progressait pas du tout. Mon nombre d’abonnés à été multiplié par trois sur cette année, avec un taux d’interaction atteignant régulièrement les 10%, une excellente performance.
Quest-ce qui a changé ? J’ai réussi à trouver une identité graphique. Désormais, mon “petit plus”, c’est l’insertion des couvertures dans la réalité grâce à des montages photoshop. C’est aussi là, pendant le confinement, que j’ai proposé plusieurs interviews avec des autrices, auteurs, libraire ou éditeur.
Résultat, des rencontres virtuelles qui se sont concrétisées par deux fois IRL, à Angoulême pour le FIBD 2020 puis à Paris en Septembre. Et de vrais complicités qui se nouent.
Mon investissement en tant que journaliste Bande Dessinée
L’autre belle réussite, c’est la production d’une enquête de fond sur la situation du comic-book en kiosque pour le site Web Zoo le mag : Qui a tué le comics kiosque en France ?. Une enquête de long cours, rémunérée, qui a fait plus de 10000 vues. Je n’ai pas noté de critiques majeures à son sujet, c’est donc qu’elle aura été pertinente et nécessaire. J’en suis extrêmement fier.
Et puis il y a la consolidation du prix Comics ACBD de la Critique, dont la deuxième occurence aura primé Kent State de Derf Backderf après l’excellent Mister Miracle l’année précédente. Le comité de sélection tourne bien, nous allons affiner les phases de votes pour les adhérents, mais ce prix reviendra bien en 2021 pour une troisième récompense.
Enfin, dernière note positive de cette année, c’est mon investissement dans la rédac web de Zoo le mag. Désormais, tous mes écrits journalistiques sont recentrés sur ce média. Même s’il s’agit ici de bénévolat, cet engagement a un sens plus profond… dont je ne peux vous parler pour l’instant (art du teasing).
Quelles lectures Bande Dessinée, Comic-book et Manga en 2020 ?
Là encore, la COVID a chamboulé les choses. Avec deux numéros de Zoo qui ont été annulés, avec des sorties décalées, repoussées ou annulées, forcément, les nouveautés BD ont été moindres. J’ai quand même signé une paire de gros chèques à mon libraire histoire de soutenir toute la filière.
Les meilleurs BD, comics et manga de 2020
C’est sur Instagram que je me suis exprimé sur le sujet, à travers différentes publications et un live. Vous pouvez suivre le replay du live Instagram en suivant le lien.
Mais voici les catégories et titres que je retiens :
- Meilleur comic-book 2020 : Mind MGMT tome 1, par Matt Kindt chez Monsieur Toussaint L’ouverture
- Meilleur manga 2020 : Mauvaise herbe tome 1, par Keigo Shizo chez Le Lézard Noir
- Meilleure bande dessinée jeunesse 2020 : La nuit est mon royaume, par Claire Fauvel chez Rue de Sèvres
- Meilleur tome 1 BD franco-belge 2020 : Ellis island tome 1, par Philippe Charlot et Miras chez Grand Angle
- Meilleure série BD franco-belge 2020 : L’odyssée d’Hakim tome 3, par Fabien Toulmé chez Delcourt
- Meilleur one-shot BD franco-belge 2020 : Carbone et Silicium par Mathieu Bablet chez Ankama
Qu’as-tu lu en bande dessinée, comic-book et manga en 2020?
Soyons précis. J’ai lu 456 ouvrages de Bande Dessinée ou traitant de Bande Dessinée cette année. L’année précédente, j’avais dépassé les 500, j’ai donc été moins efficace.
Parmi eux, 217 BD franco-belge, 149 comic-books, 88 mangas (contre 60 en 2019, belle progression) et 2 ouvrages théoriques.
Ils sont issus de 80 éditeurs différents, ce qui est gage d’une belle diversité de points de vue. Et cela représente trois de plus que l’an dernier. Urban Comics, Delcourt, Glénat, Panini et Soleil représentent mon top 5 éditeur. Et presque 50% de mes lectures. Le point du comic-book chez quatre d’entre eux, explique largement leur prédominance. Surtout quand trois proposent aussi du manga.
J’ai lu pour ma part 259 titres publiés en cette année 2020. Et même 7… à venir en 2021.
Je n’avais lu QUE 229 titres de 2019, il y a donc du mieux, mais mon objectif pour 2021 sera de lire toujours plus de sorties de l’année, afin de mieux encore capter le potentiel de la production.
Et pour ne pas jouer l’invisibilité, je note que j’ai lu des oeuvres de 75 autrices différentes, soit presque un tiers des albums lus.
Merci aux éditeurs avec lesquels je collabore pour me permettre d’exercer mon métier dans de bien meilleures conditions et merci aux bibliothèques rennaises pour compléter mon choix de sorties plus anciennes.
On se retrouve ici-même demain, pour un papier plus court sur mes perspectives 2021. Car oui, malgré la crise sanitaire, il y en a.
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